mardi 16 septembre 2025
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Accueil Blog Page 218

Ce Gami qui nous veut du bien 

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Voilà maintenant quelques années que le nom de Gami est apparu dans la scène musicale de la région. Un projet pop-rock porté par une femme, Capucine Totrobas – ce n’est pas si courant – et qui a su très vite se faire repérer : le groupe a été lauréat du dispositif Quart2tour, et soutenu par Tandem et le 6mic. À côté de cette reconnaissance « institutionnelle », le trio sortait également son premier EP Make a Path, qui s’était distingué par la qualité de ses compositions, et l’univers aux accents trip-hop anglo-saxon. Avec Step By Step, son nouveau disque, le groupe poursuit son aventure dans les contrées anglaises des années 1990, toujours avec la même inventivité. 

Ça accroche

Dès l’écoute du premier morceau, Step by Step (moon), on est frappé par la qualité de l’enregistrement. Le travail sur les sons de guitare, de batterie et de clavier participent à donner une couleur très chaude au morceau, le tout augmenté par la rondeur et la tonicité de la voix de la chanteuse. Le plaisir orchestral se poursuit dans Kid Memorial, avec cette fois un rythme plus engagé. On note de nouveau la richesse de la composition, qui nous balade ici dans la douceur, plus loin dans la violence, emmené ici par un pont, là-bas par un break. 

La suite de l’EP connaît la même énergie. On soulignera quand même les cordes frottées qui viennent avec justesse agrémenter Great Sorrow, la fin quasi metal de Wasting, ou la clôture du disque toute en subtilité de Sun above the Clouds. Avec cet opus, Gami propose cinq titres au fort pouvoir accrocheur, porté tantôt avec sensibilité, tantôt avec puissance. Une réussite qui l’emmènera, on l’espère, à s’imposer encore un peu plus dans le milieu musical français.   

NICOLAS SANTUCCI

Step by Step, de Gami
B-side prod

Une dystopie inquiétante

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Etat d'urgence © A Giorgetta

Seconde sortie de résidence pour la Cie La Briqueterie avec un texte fort de Falk Richter. La femme, l’homme, le fils, sont contraints de vivre dans un espace clos, lui-même enfermé dans un ensemble d’habitations cernées de barbelés que des gens de l’extérieur tentent régulièrement de franchir et en meurent. Trop protégés, les habitants sont en fait prisonniers. Une haute autorité les contrôle, les obligeant à un travail et des résultats performants. À défaut, la perte de leur confort et l’expulsion les guettent.

Sans liberté et sans avenir

Si le spectacle commence par une cérémonie de mariage avec voile de tulle blanc et cloches à la volée, il déraille tout de suite par un accouplement qui se termine en étranglements réciproques. Sur un lit immense, l’homme pianote sur son ordinateur tandis que la femme, Irène Ranson, présence tendue et fragile, lui demande s’il est sûr d’aller bien et lui reproche son manque d’enthousiasme pour son boulot. Son inquiétude est perceptible quand elle scrute les bruits de l’extérieur. Tandis qu’elle entend des bruits de balles, il ne perçoit que celui des vagues. Lequel a raison ? Quoiqu’il en soit une menace sourde pèse et la peur s’insinue. Le metteur en scène, Jean-Jacques Rouvière, qui joue avec conviction et une certaine désespérance le rôle de l’homme, a introduit un personnage qui n’existe pas dans la pièce, une sorte d’humanoïde androgyne et glacial (Astrid Giorgetta), qui les surveille tout en entretenant un carré d’herbes, vestige d’un monde disparu.

Le fils (Ivan Gueudet) étouffe, veut sortir, s’oppose violemment au père dont il conteste l’autorité tandis que le couple n’arrive plus à se comprendre. Un univers qui, sans être daté, devient une sorte de miroir déformant de nos sociétés actuelles, déchirées par la violence des guerres et des famines.

CHRIS BOURGUE

État d’urgence de Falk Richter a été donné ce 25 novembre à La Distillerie, Aubagne.

Jean-Marc Coppola : « La cause des intermittents doit être une cause commune »

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Jean-Marc Coppola au Théâtre de l'Odeon (photo d'archive) © VilledeMarseille

Zébuline. Soutenez-vous la cause des intermittents du spectacle dans les négociations qui se tiennent actuellement dans le cadre de la convention d’assurance chômage ?

Jean-Marc Coppola. Oui, et je me suis déjà exprimé publiquement à ce sujet début novembre. Mon soutien n’est d’ailleurs pas nouveau parce que je suis élu à la culture ; je me suis toujours engagé à leurs côtés, dans leurs batailles, pour défendre leur statut d’exception efficace.

À votre avis, pourquoi l’accord du 27 octobre a-t-il été rejeté ? Vous semblait-il un bon accord ?

Il faut d’abord rappeler que cet accord a été signé entre les organisations syndicales représentatives des professions du spectacle, et la fédération des employeurs du spectacle. Il avait donc permis de trouver un équilibre entre les intermittents et leurs employeurs. Il est regrettable que le Medef  l’ait rejeté, du fait de son objectif de réduire de 15 % les dépenses des intermittents pour 2026. Cet accord n’apportait certes pas des solutions à toutes les difficultés rencontrées par les intermittents, car il devait être complété par des mesures pour défendre leurs droits, par exemple en ce qui concerne l’amélioration de l’indemnisation des arrêts maladie, et pour continuer à travailler en faveur de l’emploi stable et durable dans le secteur, notamment en luttant contre l’auto-entreprenariat forcé et le recours abusif au CDD. Pour autant cet accord présentait des avancées certaines. Il garantissait notamment le maintien des droits des intermittents, et proposait aussi des avancées, telles que la revalorisation de l’allocation plancher pour les techniciens, la prolongation des droits en cas d’arrêt maladie, et la prise en compte des congés paternité.

En quoi ce régime est-il nécessaire, selon vous, aux professions du spectacle ?

Le maintien et l’amélioration de ce régime est important sous deux aspects.
Le premier est bien sûr celui de la protection des travailleurs intermittents du spectacle. C’est une profession dans laquelle il y a beaucoup de précarité, et le recours massif et parfois abusif à des contrats à durée déterminée d’usage (CDDU) ou à temps partiel contribue à la précarité de l’emploi. La cause des intermittents doit être une cause commune : nous nous devons de soutenir les revendications des intermittents pour un meilleur régime, pour leur garantir des conditions de travail dignes et épanouissantes, qui sont essentielles à tout travailleur ; c’est un combat qui nous concerne tous, car il rejoint celui contre toutes les régressions sociales et contre la casse de l’assurance-chômage. Par ailleurs, nous nous devons tout particulièrement de soutenir ceux qui créent, les artistes, et ceux qui mettent en valeur leurs créations, car si l’on veut des citoyens capables de penser par eux-mêmes, ça commence par le respect des droits culturels ; sans intermittents, il n’y a plus de spectacle vivant, plus de cinéma, donc plus de culture, et sans culture, nous étouffons. Nous avons besoin d’imaginaire, besoin de rêver dans les lieux de culture qui sont des lieux de respiration.

Dans le cadre de la réforme de l’assurance-chômage, la mobilisation des intermittents est naturellement tournée vers la ministre de la Culture, puisque c’est l’État qui arbitrera in fine. J’espère qu’elle saura soutenir l’amélioration de ce statut unique au monde. La réponse ne peut en tout cas pas être la répression, comme celle dont a été victime récemment un comédien syndiqué à Nantes lors d’une manifestation pour la défense des droits des intermittents.

Les syndicats du spectacle observent tous un appauvrissement des salariés et un recul du nombre de spectacles. Comment cela se traduit-il à Marseille ?

Les difficultés auxquelles le monde du spectacle fait face aujourd’hui sont le résultat d’une crise à la fois conjoncturelle et structurelle. Si l’on prend l’exemple du spectacle vivant, la crise est structurelle, parce que déjà, 40 ans en arrière, on a commencé à demander aux responsables des scènes publiques de rechercher des mécènes pour pallier les baisses des subventions publiques, et de justifier d’un certain remplissage pour bénéficier de celles-ci. 

Actuellement, l’inflation, l’augmentation des coûts de l’énergie par exemple, pèse lourdement sur les lieux de spectacle. La situation économique pèse aussi sur les sorties et les pratiques culturelles du public. Dans ce contexte contraint, la Ville de Marseille soutient comme jamais dans le passé le monde de la culture et les artistes, pour accompagner les acteurs culturels à faire face à ces difficultés, mais même si le montant total des subventions est en augmentation, elles ne peuvent pas contrer complètement les effets délétères de l’inflation. 

Les structures marseillaises connaissent sur la question de l’emploi les mêmes difficultés que les structures nationales, avec des salaires peu attractifs, des emplois précaires (emplois aidés, CDD, CDDU, temps partiels aussi). Pour le nombre de spectacles, à partir de la prochaine saison, le monde du théâtre s’interroge en effet sur le nombre de productions et envisage moins de levers de rideau. 

Cela dit, l’atout vraiment significatif de la scène marseillaise, c’est son incroyable richesse, diversité, créativité et énergie. Le point d’espoir, c’est la jeune génération, qui aborde différemment la question économique, et pour laquelle la question de la solidarité et de la mutualisation est importante. Mais pour préserver et continuer à développer cette richesse et cet élan, il faut que l’État soutienne plus fortement le monde de la culture, en augmentant les budgets, et qu’il cesse de transférer aux collectivités des charges sans leur donner les moyens de les assurer. Il est temps de revoir la décentralisation culturelle qui a 40 ans pour favoriser l’émergence de nouveaux créateurs et créatrices, de nouvelles esthétiques et pratiques.

PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS SANTUCCI

NIcole Joulia © DR

Nicole Joulia au soutien des intermittents
Vice-Présidente du département 13 en charge de la Culture, adjointe à la Culture de la Ville d’Istres et Présidente de Scènes & Cinés, Nicole Joulia a tenu à apporter son soutien aux intermittents du spectacle dans un communiqué. Rappelant que l’accord signé le 27 octobre dernier « maintient les droits des intermittent·te·s, technicien·ne·s et artistes, et les améliore. Il ouvre la discussion à des sujets de fond majeurs, tels que la lutte contre le travail illégal, l’auto-entreprenariat forcé et le recours abusif au CDD, et l’amélioration de l’indemnisation des arrêts maladie. » Et d’ajouter que le rejet de cet accord pourrait créer « un durcissement des conditions d’accès à l’intermittence« . N.S.

« L’extrême droite est aux portes du pouvoir »

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La devanture des locaux de l’association Ancrages rue Marchetti à Marseille © X-DR

Zébuline. Médiation culturelle, formation linguistique, travail d’archives, expositions, balades historiques… Le champ d’activités d’Ancrages est multiple. Quel est son axe ?

Samia Chabani. Ancrages c’est la volonté de valoriser une histoire invisible. On dit que Marseille est cosmopolite mais cela reste une incantation, quand on regarde dans le détail on se demande qui incarne le cosmopolitisme. Nous voulons l’incarner le plus possible, avec tous, toutes les générations et les genres, tous les quartiers, les primo arrivants, les arrivés depuis longtemps. Nous voulons que cette question s’inscrive dans la narration urbaine, qu’elle sorte du champ de la recherche pour s’inscrire dans les rues. Nous ne sommes pas les seuls, plusieurs associations valorisent les récits situés et constituent une société civile méditerranéenne. 

Les récits situés ? 

Oui, les récits qui viennent des personnes concernées, qui veulent les mettre en forme par des spectacles, des films, des podcasts, des expos. Des auteurs, des artistes, des chercheurs qui partent de leur intimité pour cela, et permettent ainsi d’inscrire l’intime dans la ville. Au croisement des vies de gens qui font escale à Marseille et veulent être visibles, faire partie du récit de cette ville. Aflam, les Histoires vraies de la méditerranée, Films Femmes Méditerranée, Ph’Art et balises… travaillent dans le même sens, et rencontrent les mêmes difficultés.

Pourquoi, à votre avis ? 

À Marseille la diversité est combattue par certains, et pour d’autres elle relève du marketing, alors que nous avons tant à apprendre, vraiment, du vivre ensemble méditerranéen. Nous pourrions ici contrer le clivage qui s’accentue entre deux France, en valorisant les mémoires de l’exil. De tous les exils. Mais on continue l’injonction au silence : lorsqu’on accepte l’exilé, le migrant, l’immigré, mais il faut qu’il soit normalisé à l’extrême, qu’il n’exprime pas sa singularité, sous peine d’être accusé de communautarisme. 

 Vous sentez cela aujourd’hui encore, à Marseille ?

Oui ! Au lieu de mettre ce gouvernement face à ses responsabilités, on interdit de parler de violences policières, de discriminations systémiques, de soutien à la Palestine. Ce « deux poids deux mesures » est très mal vécu par les jeunes en ce moment, et j’ai le sentiment que Marseille rate un coche en n’affirmant pas sa voix singulière, son fameux cosmopolitisme, dans le concert actuel aligné sur un gouvernement de plus en plus sourd à la différence, quand il ne la réprime pas.

Vous lancez aujourd’hui un appel au secours pour sauver Ancrages. En quoi sa situation a-t-elle évolué ? 

La lutte contre la discrimination est un champ sérieux. C’est une obligation légale, elle est inscrite au plan métropolitain depuis 2013. Où est le plan de lutte contre les discriminations de la Métropole ? Cela doit être un axe fort des contrats de ville. Quel budget y consacrent-ils ? Aujourd’hui nous sommes financés essentiellement par la Fondation de France, les collectivités et l’État abandonnent cette mission obligatoire à une fondation privée ? Ce n’est pas normal.

Vous parlez de baisse de financements concrète ? 

Oui, et brutale. L’État a suspendu un appel à projet qui finance l’accueil et l’accompagnement des migrants. Nous perdons 60 000 euros en 2023. Nous perdons aussi 27 000 euros de la Dreets, [Direction Régionale de l’Economie et de l’Emploi, ndlr], 7 000 euros sur la formation linguistique, 20 000 euros sur l’apprentissage culturel, volet qui est pour nous essentiel : on  n’accueille pas les exilés seulement dans une langue, mais dans une culture. Pour les luttes contre les discriminations, tous les financements de la Dircah sont nationaux, et tous les nationaux sont à Paris. Et Marseille, dans ce domaine-là, ne lutte pas contre le tropisme centraliste, et n’impose pas sa singularité de ville cosmopolite, qui pourrait être un exemple national, et l’est en tous les cas pour ce qui est de l’espace méditerranéen. 

Qu’en est-il de la Ville de Marseille et des collectivités locales ? 

La Région a cessé tout financement  en changeant de majorité en 2015, rejoignant la municipalité Gaudin ne nous finançait presque pas, et en tous les cas jamais comme acteur culturel. Depuis 2020 nous sommes financés par la Ville en culture, et nous pensons que c’est bien notre place : notre travail, d’affirmation des cultures et des mémoires, de formation des arrivants à la culture, de recherches et valorisation des histoire des migrations à Marseille… est un travail culturel. Mais 25 000 euros c’est peu pour mener une politique de valorisation des cultures des diasporas dans la deuxième ville de France ! En plus nous avons été victimes d’un cafouillage…

C’est à dire ? 

En 2022 la Ville a mal orienté notre subvention de fonctionnement, nous avons perdu 25 000 euros. La subvention 2023 les a rétablis, mais n’a pas rattrapé 2022, ce qui nous met dans une situation économique intenable. Jean-Marc Coppola nous promet une augmentation en 2024, mais chacun voit que Marseille en grand est fait avec d’autres acteurs culturels que ceux qui se battent depuis 20 ans, au quotidien, pour que la culture marseillaise affirme sa singularité comme une force. 

Comment voyez-vous l’avenir ? 

L’avenir d’Ancrages est très incertain, même si l’appel à contribution que nous avons lancé reçoit des échos favorables et nombreux. Mais l’avenir d’Ancrages n’est pas ce qui m’inquiète le plus. 

Depuis les années 1980 il y a eu des avancées évidentes, légales, dans les luttes contre les discriminations, mais aujourd’hui il y a des projets de loi qui entérinent de nets reculs, des baisses de financement de tous les côtés. La conséquence est immédiate : les choses se tendent nettement dans les villes. Les jeunes générations n’acceptent plus d’être relégués dans une seconde zone de la République, et de ne pas pouvoir seulement l’exprimer. Le terrain est explosif, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. 

Nous sommes persuadés que notre travail de visibilisation des mémoires diasporiques et le meilleur rempart contre cette menace que nous voyons tous advenir. Mais les acteurs culturels se sentent bien seuls à défendre l’idée que l’histoire et ses rameaux intimes ne peuvent pas être mis sous le tapis, sans risque d’y mettre le feu.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SUZANNE CANESSA

Pour soutenir Ancrages :
ancrages.org/agenda/campagne-de-soutien-pour-lassociation-ancrages

ÉDITO : Le fantasme répressif au pouvoir

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Il existe quelques avant-signes nets, répertoriés, des dérives totalitaires où se fourvoient les démocraties, juste avant de céder le pas à un régime autoritaire. L’un d’entre eux consiste à prendre des mesures répressives contre une partie de la population, alors même que ces mesures vont à l’encontre, avec évidence, de l’intérêt national de tous, mais aussi des intérêts économiques particuliers, y compris des patrons. 
Lorsque ces lois idéologiques sont votées, la république est en danger.

La loi dite « immigration », que Gérald Darmanin défend à l’Assemblée nationale, est clairement de celles-là : le danger que représenterait pour les Français la fin de l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière est patent, les virus, épidémies et pandémies ne s’arrêtant pas aux barrières de nationalité. Mais si l’article 3 est une aberration, l’article 2b est une infamie : en retirant aux enfants nés en France de parents étrangers le droit automatique d’être Français, l’article revient sur notre héritage républicain et révolutionnaire, le droit du sol de 1804. Il introduit une différence notable entre ceux qui doivent montrer patte blanche pour devenir Français, et ceux qui le sont de naissance. Une discrimination d’État.

Idéologie de la peur

Le fait de devoir demander sa nationalité française a été testé en France du temps de Charles Pasqua. Résultat : les plus pauvres et les filles ont nettement moins demandé la nationalité à laquelle iels avaient droit, alors qu’iels avaient 5 ans pour le faire (de 16 à 21 ans). L’intégration a marqué un coup d’arrêt, l’extrême droite a commencé son irrésistible ascension. Or l’article 2b de la loi « immigration intégration asile » prévoit deux ans seulement : dès 18 ans les jeunes filles à peine majeures ne pourront plus devenir françaises, même si ce sont leurs parents qui les ont retenues. Aucune campagne d’information n’est prévue dans les lycées…

Or il est un fait historique, scientifique, établi ; la répression globale, en démocratie, ne fait pas reculer l’insécurité. Seules l’information, la culture, la formation, la circulation des idées et des mémoires peuvent construire une société apaisée et résiliente. Comment ne pas le mesurer quand on se souvient du 17 octobre 1961, où le meurtre en masse de centaines d’Algériens a été dirigé par un certain Maurice Papon ? Que ferions-nous sans les historiens, les documentaristes, les artistes qui révèlent ces béances de l’histoire et font vivre la parole des victimes ? 

La mise en danger par les choix de l’État et des collectivités d’une association comme Ancrages, les attaques répétées contre le régime des intermittents qui permet notre vie culturelle, la présence de plus en plus pesante et coûteuse de mesures sécuritaires dans les événements culturels, vont à l’encontre de l’intérêt national. Ils attisent les tensions, contrecarrent les processus d’intégration, l’émancipation de tous·tes et la reconnaissance de la valeur culturelle de chacun·e. La peur et la rancœur, sidérées et arrogantes, détruisent les républiques.

AGNÈS FRESCHEL

Festival Tous Courts : quand le petit jubile

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Sholte de Hemanta Sadeeq est sélectionné dans la compétition internationale © Dream Show

Zébuline. Cette année l’institut de l’image est en travaux ? Où les projections se passeront-elles ?
Laurence Vivarelli. On a été obligé de louer les salles des cinémas aixois, le Mazarin et la salle 4 du Cézanne. Ouverture et clôture se feront à l’Amphithéâtre de la Manufacture ainsi que les masterclass et les séances scolaires. Il y aura Objets Singuliers, un programme expé à l’Ecole d’Art et une sélection de films soutenus par la Région Sud -Films en Région, au cinéma Le Cézanne

Deux compétitions comme les autres années, l’internationale et l’expérimentale. Combien de films reçus et combien de sélectionnés ? Y a-t-il de nouveaux pays représentés ?
On a reçu 3000 films et 181 sont programmés dont 80 en compétitions ; 54 en compétition internationale, venant de 32 pays et 25 en expérimental venus de 18 pays. Certains viennent de pays peu présents comme le Bangladesh.

Est ce qu’il y a beaucoup de réalisatrices ? Des thématiques récurrentes ?
On a été attentif à cela. En international, 37 films réalisé par des hommes et 20 par des femmes. En expérimental, 73% sont faits pas des réalisateurs. Concernant les thématiques, on n’y accorde pas trop d’importance en sélectionnant mais on constate que c’est assez sombre. Pas trop de comédies ! Les préoccupations des artistes qui ont envie de s’exprimer par les courts métrages sont autour des disparités sociales, des difficultés, des violences faites aux femmes, des conflits y compris dans la famille, du transgenrisme. On sent que ça bouillonne !

Chaque année vous proposez des cartes blanches. Quelles seront-elles en 2023 ?
On a l’habituelle carte blanche à Arte, un programme de courts et moyens métrages qui mettent en lumière des tranches de vie de jeunes femmes, doublée cette année, d’un deuxième écran : en avant première, une mini-série d’animation, Mères anonymes, adaptée des romans graphiques de Gwendoline Raisson et Magali Le Huche. Il y a aussi une carte blanche à une boite de distribution suisse, Base-Court et Bruno Quiblier, son directeur, sera là pour présenter six films. Une soirée est offerte au programme itinérant Quartiers lointains : la Saison 7 de sa 4e saison est marrainée par Alice Diop. Une autre est donnée aux nouveaux talents du Québec où les sociétés de production foisonnent.On a toujours un partenariat avec l’association Femmes & Cinéma et seront présentés six petits films de « Séquence Femmes ». L’association lance chaque année, un appel à scénario à tous les lycéens de France sur le thème de l’égalité hommes-femmes. Une équipe professionnelle vient aider les projets retenus à être réalisés, puis sont diffusés sur France Télévision. On espère participer dans le futur, pour la Région Sud, à cette action qui produit des choses très surprenantes.

L’année dernière, vous aviez reçu Véronique Le Bris pour une masterclass, y en aura-t-il une cette année ?

Il y en aura deux, voire trois ! Celle de notre président enseignant et essayiste, Guy Astic qui nous parlera le matin du 29 novembre du « fantastique », présent depuis toujours dans le court-métrage, de Méliès aux réalisations contemporaines. Et Caroline San Martin, le 30 novembre, qui nous dira tout sur l’écriture du personnage en scénario. Un moment à ne pas manquer pour les classes audiovisuelles ou même les gens plus aguerris. Une rencontre professionnelle – mais ouverte au public – réunira des représentants de chaînes télé : Aurélie Chesné (France télé), Hélène Vayssieres (Arte), mais aussi Christine Gendre (Unifrance), Florian Cabane (Région), et un distributeur ou distributrice pour expliquer le parcours d’un court-métrage, de sa production à sa diffusion. 

Quelle thématique pour la Nuit du Court, le 1er décembre ?

Ce sera des films exaltant la fureur de vivre, de se libérer d’un statut de victime, de revendiquer ses choix en se défaisant de l’emprise des hommes, des pouvoirs… C’est par exemple, le père de Sole mio (Maxime Roy) qui impose son transgenrisme, c’est une femme (Lea Drucker) qui a le courage de rompre avec un mari violent (Denis Menochet) dans Avant que de tout perdre de Xavier Legrand, ou Maryam qui se libère du sien, en le laissant mourir dans Retouch de l’Iranien Kaveh Mazaheri.Une nuit enragée, furibonde, qui n’exclut pas l’humour.

Des séances « Coups de cœur » ?

Oui, le 21 novembre à Venelles, le 23, au Cube, le 24 à Vauvenargues, à Trets et Cucuron. Un programme que j’adore ! Une sélection des films que les programmateurs ont aimés mais qui n’ont pu avoir une place dans les compétitions. Comme le film espagnol La Nau de Guillem Miró ou le suédois Balladen de Christofer Nilsson.

Quels sont les trois mots qui définiraient cette édition, selon vous ?
Résistance, Passion et Jubilation, si ça se dit !

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ELISE PADOVANI ET ANNIE GAVA

Festival Tous Courts
Du 28 novembre au 2 décembre
Divers lieux, Aix-en-Provence et alentours
festivaltouscourts.com

Virginie Despentes, ou les troubles d’un nouvel ordre

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Trouble © Amo Passicos

Quel est donc ce trouble qui agite le Rockstore et le remplit jusqu’à saturation d’une faune bigarrée en ce mardi soir ? Virginie Despentes, évidemment. Autant admirée que détestée, l’écrivaine de Baise-Moi comme de la mythique trilogie Vernon Subutex, était de retour à Montpellier. Et ce moins d’un an après sa lecture musicale du subversif Requiem des innocents de Louis Calaferte au printemps dernier. Pour ce nouveau concert littéraire intitulé Troubles, elle est une nouvelle fois accompagnée de ses compagnons de lecture, le groupe post-rock Zëro. Mais elle n’est pas seule sur scène. À ses côtés : Béatrice Dalle, icône du cinéma underground qui ne s’est jamais départie de son encombrante aura sulfureuse, et Casey, électron libre de la scène rap française qui revendique fièrement ses origines caribéennes. Les trois femmes avaient déjà été réunies sur scène par David Bobée pour le spectacle Viril, manifeste-pamphlet sur les luttes raciales, sexuelles, de classe et de genre. L’incandescent combat féministe et anti-raciste se poursuit dans Troubles à travers des lectures de texte des années 60 à nos jours, témoignant d’un féminisme de lutte. Lutte de classe, lutte de genre, lutte d’individualités. Poétique et politique se liguent pour nous embarquer loin, les voix se mêlent, s’accordent, s’individualisent aussi alors que le post-rock du groupe lyonnais est toujours aussi planant, dense, lancinant, voire entêtant. 

La lutte continue

Comme une BO de film dont on oublie l’existence, qui nous emmène l’air de rien vers des terres arides à la noirceur teintée de rébellion. Si le phrasé d’une Béatrice Dalle apparemment fragile est décevant, celui de Virginie Despentes est aussi percutant et efficace que ses mots alors que Casey se révèle slammeuse d’uppercuts dévastateurs à la rythmique infaillible. Accrochée à un poteau, la liste des textes lus nous fait office de fil d’écoute, ou plutôt de liste de lecture car impossible de savoir si l’ordre affiché a été respecté. On écoute Donna Haraway, Françoise d’Eaubonne, Audre Lorde, Mikki Kendall, Alana S. Portero, Pedro Le Mebel, Jean Genet, Paul Preciado et… Virginie Despentes, à travers son texte Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Difficile de se remettre de certains mots, de certaines émotions, de certains combats. Et c’est peut-être mieux ainsi car la lutte n’est pas finie. 

ALICE ROLLAND

Troubles de Virginie Despentes, Béatrice Dalle, Casey et Zëro a été présenté le 21 novembre au Rockstore de Montpellier

Baal, la danse de l’amour

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Baal © Marc Ginot

Souvent, les mots prennent corps avant de prendre sens. C’est ainsi que Baal débute par une danse dont on se demande si elle est martiale ou harmonieuse, interprétée par un virevoltant quintet de danseurs-acrobates. Viennent les mots. Des mots d’hommes qui parlent des femmes comme on aimerait en entendre plus souvent : « Je serai l’homme qui porte la femme qui traverse le plafond de verre ». Il est question de partage, de soutien, d’entraide… La danse, elle, est toujours là, fluide et intense. Arrive un groupe de femmes. Certaines veulent prendre la parole. Que nenni. Ces hommes, ceux-là même qui nous ont charmés de leurs belles paroles d’équité les en empêchent, faisant ressurgir les ombres trop vivaces du patriarcat. Les mots parlent maintenant de violence, sociale comme sexuelle, de rapports de force, d’éducation sexiste, d’homophobie… Malgré tout, pas à pas, de moins en moins impressionnées par les acrobaties masculines, les femmes s’affirment, commencent à donner de la voix. D’abord faible, leur voix s’étoffe, se transforme en chant, en hymne de résilience. La parole se libère en même temps que les corps se redressent et que la déconstruction opère. Pacifique, la colère gronde.

#MeToo et le monde de demain

Comme à chacune des représentations de Baal, créé en 2022, la chorégraphe Florence Bernad travaille avec un groupe d’amatrices, ici venues de Sète et Montpellier, ce qui lui donne l’occasion de travailler en profondeur sur l’égalité femmes-hommes, le féminisme, la toute-puissance des schéma patriarcaux. Des thématiques au cœur même du travail de la fondatrice de la compagnie montpelliéraine Groupe Noces. Pour ce spectacle, Florence Bernad s’est inspirée d’une tribune de Leïla Slimani parue dans le quotidien Libération en 2018 suite au mouvement #MeToo et intitulée « un porc, tu nais ? ». L’écrivain y souhaitait pour sa fille « un monde plus juste, où l’espace de l’amour, de la jouissance, des jeux de la séduction, ne seront que plus beaux et plus amples ». Dans ce spectacle, c’est bien l’amour qui vient rétablir la parité, celui de la danse, de la liberté, de l’écoute, du partage. Une fois que les mots ont été dits, dont on espère qu’ils ont été entendus, les corps se mettent en mouvement et se libèrent, hommes et femmes, ensemble. Un bel hommage à la grande chorégraphe Pina Bausch, laquelle disait, visionnaire : « Dansons, sinon nous sommes perdus ». 

ALICE ROLLAND

Baal du Groupe Noces était accueilli le 18 novembre dans le cadre de Temps de Cirques au Théâtre Molière Sète, Scène Nationale

Tout pour sa mère

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Lisette Lombé propose dans Eunice un texte à la recherche de la vérité, née du trouble causé par la disparition d’une mère.

Le court roman de Lisette Lombé, écrit presque entièrement à la deuxième personne, « tu », happe la lecture, par un thème ancré dans son temps : le questionnement du binarisme de genre. Mais il y parvient surtout par son rythme d’écriture, comme si la prose advenait directement de la pensée de l’écrivaine-narratrice, au plus près de sa naissance. Elle intègre l’ensemble dans une tranche de vie, une pliure biographique, à la fois douloureuse, mystérieuse et amoureuse : la perte de sa mère et sa rencontre avec Jennah. Le pronom « tu » est souvent redoublé, tel un signe de ponctuation, par le prénom du personnage, celui qui donne son titre au roman : Eunice. L’écriture est comme directement attachée au vivant, au corps. La prose respire en même temps que le personnage, l’écrit se parant de toute la chair concrète de l’oral.

Entre le polar et les genres
Les conventions du polar affleurent çà et là, dans le récit, car, pour Eunice, la mort de sa mère constitue un non-sens, une anomalie. Occasion pour elle de questionner le passé afin de percer ou mettre à jour les secrets familiaux, connaitre vraiment la femme qu’était sa mère, nouer une relation plus vraie avec son père, donner sa vraie place à sa tante Malou, accueillir, enfin, une relation amoureuse véritable.
Le texte, à travers cette quête de vérité, est fragmenté dans sa structure même : trois parties divisées en courts chapitres. Mais il l’est également à l’échelle de l’écriture, par l’insertion de listes de phrases et de mots, par lesquels Eunice slame pour elle-même, comme pour se donner du courage et avancer. Ils sont majoritairement conjugués à l’infinitif et c’est à partir de cette neutralité qu’elle décrit la réalité du désir, tel qu’il s’empare du corps, du sien et de l’autre. S’il est saisi par des mots crus, c’est moins pour leur trivialité, que pour leur force expressive, leur énergie vitale. « La petite fabrique à assonances et à allitérations cachée quelque part dans ton bide va se mettre en branle, les images commencent à t’assaillir. » Eunice découvre, par Jennah, au sein d’un atelier d’écriture-femme, la pratique poétique du slam : elle se découvre, alors, dans sa vérité.

Eunice de Lisette Lombé
Seuil - 18 €

FLORENCE LETHURGEZ

L’atelier géant de Claude Viallat

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Vue-atelier-©-dante-pannetier

Pour sa carte blanche au Carré d’Art de Nîmes, Claude Viallat a décidé de faire du musée une extension provisoire de son atelier, proposant une immersion sensible dans son œuvre.


C’est une première dans sa ville natale. À l’âge de 87 ans. Pour la première fois de son parcours artistique, le peinture et sculpteur Claude Viallat est au cœur d’une exposition monographique qui lui est dédiée au Carré d’Art, alors que le lieu fête ses 30 bougies.
Pour l’occasion, le Musée d’art contemporain dessiné par Norman Foster lui a permis d’habiter ses deux espaces d’exposition ainsi que son hall. Il n’en fallait pas moins pour donner à découvrir une œuvre « nombreuse et spiralée » comme l’explicite lui-même
l’artiste nîmois. Né en 1936, Claude Viallat a grandi à Aubais (à trente kilomètres de Nîmes) et étudié à l’école des beaux-arts de Montpellier puis de Paris avant de prendre la direction de celle de Nîmes à la fin des années 80, époque de son enracinement définitif
dans la cité gardoise. En 1982, une grande exposition lui est dédiée au centre Pompidou, récit subtil d’une déconstruction de la peinture par un artiste de l’abstraction qui a cofondé le mouvement Supports/Surfaces à la fin des années 60.

Des œuvres inédites

Intitulée poétiquement Et pourtant si…, cette exposition à Carré d’Art rassemble plus de 250 pièces, peintures et sculptures, réalisées entre 2015 et 2023, soit après la rétrospective qui lui avait été dédiée au musée Fabre de Montpellier en 2014. Pendant
une phase d’accrochage qui a duré quelques jours seulement, entouré de ses assistants, sous l’oeil bienveillant de sa femme, l’artiste a transformé les espaces mis à sa disposition en une continuité de son atelier, celui-ci n’étant situé qu’à quelques centaines de mètres seulement du musée d’art contemporain. D’ailleurs, à quelques exceptions près, dont un immense diptyque dédié à l’artiste flamenco Paco Ibanez datant de 2009, la plupart des œuvres exposées sont présentées au public pour la première fois. On y admire la signature de l’artiste : des tissus peints, qu’ils soient bâche militaire, drap chiné, chute de toile ou encore parasol, depuis longtemps émancipés de leur cadre, accrochés aux murs avec seulement quelques clous et agrafes.

Forme sans nom

Dans la lignée de Supports/Surfaces, le travail de Claude Viallat reste fortement marqué par l’attrait pour les matériaux pauvres, les matières recyclées, de même que le rejet d’une valorisation marchande de son travail. Témoin d’un flux de créativité qui ne tarit jamais, son œuvre se révèle en mutation constante, précaire et multiple, comme ces objets dont on ne sait s’ils sont sculpture ou assemblage, joyeuse et vibrante à l’image de ces couleurs dont la vivacité vient de son admiration pour des coloristes comme Henri
Matisse ou Auguste Chabaud. Reconnaissable entre mille, on retrouve cette forme sans nom, ni géométrique ni organique, devenue sa marque de fabrique indélébile. Lui la dit
« « quelconque », d’autres la nomment « éponge », « haricot » ou « osselet ». Depuis les années 60, elle inonde ses toiles, à la fois empreinte et contour, motif décliné à l’infini, imparfait et généreux. Grâce à elle, l’œuvre devient son propre sujet, l’abstraction une évidence poétique.

Future fondation

Immersif et vivifiant, cet accrochage donne à voir la genèse de l’œuvre à venir dans sa plus grande pureté. Au fil de la visite dans cet atelier géant, de nombreux indices nous sont donnés sur l’importance du geste, essentiel. Autant que la matière. Car Claude Viallat aime travailler au sol, tel un calligraphe. Parfois, pour se reposer, il esquisse à sa table des peintures où le taureau est roi, témoignant sa passion d’artiste méditerranéen pour la course camarguaise et la corrida. Art abstrait prolifique et peinture figurative : l’artiste n’est pas à une contradiction près. Son œuvre est également traversée d’une fascination pour l’art pariétal et d’un éminent désir d’universalité, de partage. Et pourtant si… raconte avec délicatesse et une grande liberté un art généreux et vivant entre couleur et matière. Ne vous étonnez pas de croiser Claude Viallat dans les salles du musée : il y passe presque chaque jour, accompagné de sa femme, d’amis, de galeristes… Et ne rechigne pas à répondre aux questions des plus jeunes visiteurs avec une patience non feinte. Après tout, il aura fallu près de 60 ans de création, dont 40 passées dans la cité gardoise, avant de proposer un tel voyage dans son œuvre bigarrée et féconde. Un monde qui ne cesse de se déployer, et se découvrira dans toute sa richesse dans la future Fondation Claude Viallat, portée par la ville de Nîmes, qui devrait voir le jour à l’horizon 2026.

Et pourtant si…,
Jusqu’au 3 mars 2024
Carré d’art, Musée d’art contemporain de Nîmes
carreartmusee.com