mercredi 2 octobre 2024
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La Biac, une rencontre au sommet  

En prélude d’un mois de cirque, des acrobates se hissaient à l’ascension de la Friche la Belle de Mai le week-end dernier

C’est devenu un rituel : en ouverture de la Biennale Internationale des Arts du Cirque, les circassiens investissent joyeusement les recoins labyrinthiques de la Friche la Belle de Mai, en un avant-goût du mois de festivités à venir. Devant le succès croissant remporté par ce week-end d’ouverture – jusqu’à 7 500 visiteurs au plus fort de la fréquentation dominicale cette année –, la compagnie Archaos, à la tête de l’événement, prend désormais soin de dédoubler les propositions simultanées. Le florilège de formes courtes présentées sur deux jours réservait un mélange d’esthétiques faisant la part belle aux ascensions et escalades – vertigineuses ou à flanc de sol, en main à main ou hissés sur un fil – pour mieux se glisser dans les interstices des verticalités minérales de l’ancienne fabrique de la Seita. Investissant les façades rectilignes, les danseurs suisses de La Horde dans les pavés se faufilaient ainsi du sol aux étages, se hissant ou se laissant couler en de furtifs jeux d’apparitions disparitions, se répondant d’une façade à l’autre, voire osant un brin de capillotraction… 

État de siège
Le tout devant les spectateurs amassés et ravis, tête en l’air à s’en décrocher les cervicales. Car la beauté de ces rituels d’ouvertures, c’est aussi la chorégraphie spontanée du public, se postant dans le moindre espace en un quadrifrontal reconstitué à ciel ouvert, des marches d’escaliers aux balcons suspendus pour traquer le point de vue. Une Friche en état de siège comme on la voit peu souvent, pour une éphémère communion ! À l’étage supérieur, les deux acrobates de la compagnie Moost exploraient quant à eux les équilibres sur palettes entassées, en un temps distendu privilégiant la contemplation de l’effort à l’enchaînement des performances, entre poésie de l’aléatoire et gestion du risque de proximité. À la tête de la compagnie suisse, l’artiste Marc Oosterhoff est d’ailleurs à retrouver en d’autres lieux jusqu’à la fin du festival (La Criée, Théâtre Joliette). Aux côtés de cette radicalité rigolarde et minimaliste, d’autres impromptus ménageaient de gracieuses envolées sur fil (Home), de l’aérien fédérateur (Kamelia et ses folles alliées), des reprises de répertoire de compagnies nationales (Sylvie Guillermin) ou locales (Azeïn)… Autant de formes courtes donnant un aperçu du programme à venir, qui se déroule durant un mois dans 54 lieux de la région.

JULIE BORDENAVE

Biennale Internationale des Arts du Cirque
Jusqu’au 12 février 
Marseille et alentours 
biennale-cirque.com 
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