mercredi 2 octobre 2024
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À l’horizon, ancien et nouveau se rejoignent

Les Nouveaux Horizons rêvés par le violoniste Renaud Capuçon et l’altiste Gérard Caussé ont poursuivi lors de leur quatrième édition le tissage entre pièces du répertoire et créations

Au conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence, les deux représentations du vendredi et du dimanche séduisaient ainsi par leur variété, le talent très investi des artistes qui apportaient leur fougue et leur finesse aux partitions parfois diamétralement opposées qui leur étaient proposées. Passer du Trio pour piano, violon et violoncelle en ré mineur opus 120 de Gabriel Fauré, subtilement servi par le piano souverain de Guillaume Bellom et le dialogue des cordes, Irène Duval (violon) et Maxime Quennesson (violoncelle) à la création de Sasha J. Blondeau, Muter pour deux violoncelles (Maxime Quennesson et Ivan Karizna) relevait de la prouesse. Cette pièce puissante use de toutes les capacités sonores de l’instrument, cordes pincées, frottées, frappées, « oiselées », sons menés de leur plénitude expressive à la saturation, pour une performance qui dessine des paysages urbains puis les quitte, habitant l’âme de résonances nouvelles, une réelle performance ! Le Quintette avec piano (1919) du trop peu connu Frank Martin, faisait dialoguer avec souplesse les violons de Renaud Capuçon et Irène Duval, l’alto de Sara Ferràndez, le violoncelle d’Ivan Karizna et le piano de Guillaume Bellom. Le septuor de Sofia Avramidou What can that be my apple tree?, inspiré du conte La jeune fille sans mains, invitait aux côtés des musiciens précédents le violon d’Anna Göckel, l’alto de Gérard Caussé et le violoncelle de Maxime Quennesson. L’œuvre transmute en sons une idée poétique du propos, métamorphose les timbres, joue des contrastes en une horlogerie minutieuse avant l’éclosion d’une mélodie profonde et salvatrice. 

Traditions

Le premier jour, la fine pianiste Julia Hamos s’attachait au Trio avec clarinette (éblouissant Joë Christophe) de Beethoven puis au très beau Quatuor pour piano et cordes en si mineur de Guillaume Lekeu. Si la création très millimétrée de Christopher Trapani, Slow smoke, donnait une partition particulièrement chargée et délicate à la clarinette, accompagnée de l’univers sonore tissé par violons, alto et violoncelle, elle était fortement datée des débuts des travaux de l’Ircam. En revanche, la pièce nouvelle de Camille Pépin, Si je te quitte, nous nous souviendrons, subtil duo entre le violon de Renaud Capuçon et le piano de Guillaume Bellom, taillée sur mesure pour ces deux brillants interprètes, mélangeait les couleurs, jouait des contrastes, lyrique et fluide, un petit bijou !

MARYVONNE COLOMBANI

Concerts données du 10 au 12 novembre au conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence.
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