jeudi 3 octobre 2024
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Extra Life, pas extra

actoral invite la chorégraphe et plasticienne Gisèle Vienne à présenter Extra Life. Une pièce lunaire

Une voiture à l’arrêt, l’habitacle éclairé, un frère et une sœur (Théo Livesey et Adèle Haenel) à l’intérieur. Félix et Clara reviennent de soirée, ils sont contents, ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps. À la radio, un reportage sur des personnes qui disent avoir été enlevées par des ovnis. C’est ainsi que commence Extra Life de Gisèle Vienne qui donne lieu à deux représentations au ZEF dans le cadre du festival actoral.

Très vite, les deux jeunes dressent un parallèle entre les témoignages des personnes enlevées par des extraterrestres, et les troubles post-traumatiques dont ils souffrent suite à l’inceste qu’ils ont vécu. « T’as quand même plus de chance de t’être fait violer par papy Jackie que d’avoir fait un voyage en soucoupe volante » répond Clara, goguenarde, à l’une des voix radiophoniques. Ces troubles post-traumatiques sont au cœur de cette étrange pièce dansée, dont la mise en scène cherche à filer la métaphore de la science fiction. Il faut dire que d’un point de vue visuel et technique, c’est à couper le souffle : l’espace scénique est dessiné, morcelé par les jeux de lumières, de laser et de fumée pensé notamment par Yves Godin, et la chorégraphie aux mouvements d’une extrême lenteur, donne davantage l’impression d’être devant une vidéo ralentie au montage que face à du théâtre vivant. 

Les maltraitantes mal traitées

Cependant, la prouesse technique, et son aspect répétitif, met assez vite le thème hors-jeu. Cela est renforcé par un traitement des symptômes du syndrome post-traumatique très parcellaire, pour ne pas dire complètement incompréhensible. Par exemple, le sujet du trouble dissociatif de l’identité est abordé, sans que l’on comprenne réellement si les deux personnages en sont atteints, ou seulement Félix.
Par ailleurs, un deuxième personnage féminin (Katia Petrowick) émerge dans le premier tiers de la pièce, sans que l’on sache vraiment l’identifier. Est-ce la fille dont Clara est tombée amoureuse à la soirée dont ils reviennent ? Ou est-ce, comme elle le dit, un alter ego de la protagoniste ? Encore une fois, la place laissée à l’interprétation du public est trop grande et les informations trop floues, empêchant l’empathie que l’on devrait pourtant avoir pour les personnages.. 

CHLOÉ MACAIRE 

Extra Life
Les 2 et 3 octobre
ZEF, scène nationale de Marseille
Dans le cadre d'actoral

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