mercredi 2 octobre 2024
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Un festival engagé

Entre programmation musicale, ouverture à la diversité et conscience aiguisée de l’importance de protéger un cadre naturel fragile, le Festival de Thau démontre que l’engagement peut être aussi bien artistique que sociétal

C’est le média indépendant Vert qui le dit : il fait partie des « festivals de musique indépendants engagés sur l’écologie » en France. Si le Festival de Thau créé en 1991 en est à sa 33e édition, affirmant haut et fort être un « événement éco-responsable », sa démarche en faveur de la protection de l’environnement ne date pas d’hier. Monique Teyssier, sa directrice artistique, le souligne dans son édito : « Située au bord d’une lagune belle et fragile, le Festival de Thau s’engage sur le territoire depuis plus de 15 ans face au dérèglement climatique ». Tout au long de l’événement, de nombreux échanges et table-rondes, dont les éco-dialogues, favorisent la réflexion tandis que la mise en valeur de gestes écologiques impactant met en lumière la nécessité d’un changement de paradigme au quotidien. Le festival s’est ainsi engagé à travers plusieurs dispositifs nationaux et régionaux à insérer leur projet artistique au sein d’une vision durable. Côté programmation, les musiques du monde sont mises à l’honneur dans une démarche d’ouverture et de mise en valeur de la pluralité des expressions musicales. Qu’il s’agisse d’artistes reconnus ou non. Un préambule artistique est proposé tout au long du mois de juin, comme un avant-goût de festival, dont le 9 au château de Girard à Mèze sous l’impulsion festive du trio barcelonais Palmerita Coco Blue, le 14 à la villa gallo-romaine de Loupian le temps d’un voyage acoustique avec Ablaye Sissoko et Cyrille Brotto, entre Kora et accordéon. Ou encore le 28 à Mèze, lors d’une déambulation poétique dans les pas du botaniste Olivier Filippi et du chanteur Piers Faccini.

Deux femmes puissantes

En juillet, la première du festival est itinérante : le musicien cubain Roberto Fonseca fait chalouper domaine de Bayssan à Béziers le 7 [voir page 82], la pianiste Agathe di Piro distille sa poésie en notes à la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian le 11, la chanteuse et flûtiste franco-japonaise Maïa Barouh, navigue entre rap et sonorités anciennes à l’abbaye de Vallmagne à Villeveyrac le 17. Avec en première partie le projet pop-world Racines rêvées, création musicale portée par le +SilO+  jouée par Sasha Bogdanoff, Oliver Roman Garcia et Thomas James Potterel. Ambiance ginguette le 18 au jardin antique Méditerranéen de Montbazin grâce aux sonorités créoles de René Lacaille et aux sets afro-disco de Voilaaa Sound System (feat. Pat Kalla). Retour à l’abbaye de Valmagne le 19 afin d’écouter la chanteuse et compositrice franco-iranienne Ariana Vagadari, entourée de musiciens aux origines musicales multiples et accompagnée de la fabuleuse danse de derviche tourneur de Rana Gorgani. La fête se poursuit sur le port de Mèze, lieu incontournable du festival, du 20 au 23 juillet. Au programme : groove-funk à la japonaise avec le crew Ajate suivi par un show électro de Biga*Ranx (le 20), électro-reggae en live par Flox avant d’écouter le talentueux et infatigable reggaman Tiken Jah Fakoly (le 21). Notre coup de cœur (le 22) : deux femmes puissantes de la scène musicale, Sandra Nkaké, chanteuse à la voix soul bouleversante, et Fatoumata Diawara, artiste inclassable qu’aucun métissage n’effraie, et un groupe rock 80’s, Les Négresses vertes. Ce marathon musical se termine (le 23) en dansant sur la techno cinéphile d’Aalson et l’électro symphonique immersive de Worakls Orchestra. À savourer avec vue sur l’étang de Thau, en dégustant des fruits de mer et un petit verre de blanc, évidemment.

ALICE ROLLAND

Festival de Thau
Du 7 au 23 juillet
Divers lieux à Mèze et autour du bassin de Thau
festivaldethau.com
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