mercredi 2 octobre 2024
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La Vague Classique déferle sur Six-Fours !

Alexander Malofeev puis Anaïs Gaudemard et Mathilde Calderini ont proposé avec virtuosité quelques-unes des plus belles pièces de la musique classique

Grâce à son époustouflante programmation, la Vague Classique fait entrer avec ses Nuits du Cygne Six-Fours-les-Plages dans le cercle très fermé des festivals internationaux. Le jeune pianiste russe, Alexander Malofeev, venait ainsi en soliste avec un ensemble de pièces oniriques dont la fluide interprétation s’accordait au cadre du parc de la Maison du Cygne. Le célébrissime Clair de lune de Beethoven ouvrait la soirée. Le premier mouvement et sa mélodie au dessin en épure délicatement posée sur le phrasé ostinato de la main gauche prend des allures de méditation poétique. La jeunesse du pianiste ajoute à une technique virtuose la sensation de fragilité d’une âme qui s’adresse au monde, ourle les ombres de la 2e Sonate op. 35 dite Funèbre de Chopin d’une palette aux nuances infinies, prolongées comme en écho par le  Prélude en ut dièse mineur et le Nocturne en ré bémol majeur pour la main gauche de Scriabine, dont la mystique trouve ici une bouleversante intériorité. Y répondent des pièces de Rachmaninov, équilibre funambulesque entre rigueur et expression avant la théâtrale Paraphrase de concert sur l’ouverture de Tannhäuser de Liszt qui transcende le manichéisme en une fusion entre scintillements tentateurs et ligne dépouillée de la pureté…

Lumineuses interprètes

Le dernier bis offert à un public subjugué l’emportait dans l’énergie mécanique et espiègle de la Toccata de Prokofiev. Éblouissements que prolongeait le duo composé par la subtile harpiste Anaïs Gaudemard, sans doute l’une des plus brillantes de sa génération, et la flûtiste Mathilde Calderini. Avec finesse, les deux jeunes artistes conviaient à un voyage dans le temps et la géographie : on s’arqueboute à l’incontournable socle qu’est Jean-Sébastien Bach, puis l’on s’embarque avec Debussy, on s’égare avec Saint-Saëns, on danse avec Bartok, on s’émeut avec la Danse des Esprits bienheureux de Gluck (le rappel familier de Nelson Freire), avant que Piazzola ne nous raconte l’Histoire du tango. La précision, le sens aigu des nuances, de la mélodie, des registres, des paysages, des variations de tempi, étaient exaltés par les personnalités lumineuses des interprètes. Délectations de gourmets !

MARYVONNE COLOMBANI

Concerts donnés dans le cadre des Nuits du Cygne les 8 et l0 juin à la Maison du Cygne, Six-Fours-les-Plages.

À venir
17 et 18 juin
Week-end de clôture avec Gauthier Capuçon
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